Aux Forges, on était métallo de père en fils … un père fondeur, un fils à la table à dessin. Entré à 16 ans après un passage à l’école technique, Fernando intègre les cours du soir pour devenir dessinateur industriel à l’âge de 20 ans. Il restera à Clabecq jusqu’à la faillite de 1997.
Fernand a été vraiment très réservé au sujet de son travail. Il était un des deux dessinateurs attachés à l’aciérie et remplaçait le chef de bureau quand il était absent. J’ai travaillé avec lui pendant 30 ans. Ce bureau comprenait environ une dizaine de dessinateurs. Ils étaient amenés à aller souvent dans l’usine. Ils travaillaient sous la conduite de l’ingénieur principal . Quoiqu’il en dise le niveau était très élevé, il est là bien trop modeste. Ils étaient capables de calculer un bâtiment, une pièce mécanique, des fondations, des charpentes, des engrenages,.décomposer des forces et calculer les sections nécessaires. Comme responsable des services généraux j’avais aussi ce bureau sous ma responsabilité. Au cours du temps ce bureau est passé de la planche à dessin, à l’ordinateur 2D et 3D.
Ils devaient évidemment gérer les archives. C’était un travail très délicat, car toute transformation devait être notée sur le plan avec un nouvel indice. Une référence en donnait le contenu. Le nombre de plan était impressionnant.Je n’ose pas donner de chiffre mais cela devait tourner autour de plusieurs dizaines de milliers Ils étaient classé par service et par numéros.. Seuls le dessinateur ou l’archiviste pouvaient sortir ou reclasser un plan. Un plan mal classé était définitivement perdu. Le refaire coutait une fortune. Jamais un calque ne pouvait sortir du bureau. Il y avait de très belles machines pour le tirage des plans. On pouvait faire des bleus et à partir de bleus faire des calques.Il faut bien penser que chaque pièce de l’usine avait un plan.
Jacques, vous parlez d’un archiviste … ce poste existait-il officiellement ? Si le titre et le bonhomme existent, il doit y avoir beaucoup à en dire non?
Monsieur NISET,
Il est évident qu’elle en aurait à racconter…demandez le nom à Fernand. En fait ils étaient deux.