A Clabecq, la symbolique du fer est importante. Lors de la conception de la nouvelle église du Christ Ressuscité en 1954, Monsieur L’Abbé Lagasse responsable du projet avait demandé à l’architecte Jean-Marie ELLENBERGER de concevoir un Christ en fer en symbiose avec les Forges de Clabecq que l’église dominait.
Cette église fut bâtie avec l’aide de la famille Lannoye, propriétaire des papeteries de Genval.

Eglise ronde de la rue Simonet. (50°41’ 07.61’’ N / 4°12’34.98’’E/ 64m)
Tous les matériaux utilisés étaient des matériaux de la région :
Briques : Navet à Lembeek.
Pierres bleues : Ecaussine. Taillée par Monsieur Jean Liénard.
Vitraux Michel Martens.
Architecte de suivi : Achille Marin de Tubize.
Menuiseries : du hêtre travaillé par Mr Darquenne de Tubize.
Entrepreneur : Victor Moustin de Tubize.
Les chandeliers, les lampadaires,…… Ateliers des Moines de Maredsous.

Architecte :
Jean-Marie ELLENBERGER, bâtisseur d’église était de nationalité Suisse. Il est né à BERNE en 1913 et décédé à CRANS-SUR-SIERRE le 13 septembre 1988.
Toute sa région est marquée de son œuvre et principalement la Ville de Genève. Jean-Marie Ellenberger est un architecte de la modernité. Jeune homme, il fait un stage chez Le Corbusier. Ses intérêts vont vers l’urbanisme (projet de la place des Nations à Genève), les défis techniques (projet d’une voie navigable Rhône-Rhin), les nouvelles typologies (aéroport de Cointrin). Il conduira des projets d’hôtels, de sanatoriums, d’immeubles de luxe, de magasins en Belgique, en Argentine et en Afrique de l’Ouest. La pertinence de son travail sera récompensée dans les années 80 par le Prix Interassar et le Prix européen de construction métallique.
C’est l’artiste qui fit les plans de la croix et en cela guidé par le Père Wathelet de l’abbaye de Maredsous. Il fut offert par l’architecte. La conception de l’ensemble est basée sur des tôles d’acier préformées et soudées entre-elles. A l’origine ce fer était de la mitraille. Il existait une maquette qui fut vendue en vente publique et achetée par un Versoisien. Il faut remarquer qu’il n’y a pas de croix, on peut supposer que l’on a pensé au nom de l’église « Le Christ ressuscité ».
Ce Christ fut fabriqué en Suisse par l’artiste Suisse Peter Siebold, né à Bruxelles le 28 mars 1925 de parents Bernois. Il ne restera qu’un an ou deux à Bruxelles puis rejoindra Berne où il passa toute sa jeunesse. Bien que sculpteur de nature son père le força à suivre des cours d’étalagiste. Ce métier « alimentaire » lui permit de vivre durant ses premières années difficiles comme sculpteur. Il suivit pendant deux ans les cours de l’école des beaux-arts à Genève. Il ouvre un petit atelier et il se rend à Paris où il suivra pendant quelques mois les cours à l’atelier Zadkhine. Revenu en Suisse il ‘installa définitivement à Genève. Il développera certainement un certain classicisme. Il développa depuis les années cinquante le travail du métal. Il est pratiquent de l’église protestante réformée.

 

Monsieur Pierre Siebold, présenté par lui-même :
« Je suis né en 1925 à Bruxelles et j’ai passé toute ma jeunesse à Berne. On m’a baptisé sous le nom de Pierre ; ensuite on m’a appelé Peter et puis, mon nom de scout Pitch est resté. J’ai fais un apprentissage d’étalagiste, mis je voulais être sculpteur. J’avais découvert la troisième dimension en bricolant.
A 20 ans je gagnais déjà ma vie, j’ai dû faire ensuite l’école de recrue. C’était en 1945, à l fin de la guerre avec ses réminiscences, et j’ai beaucoup souffert de cette expérience ( l’objecteur de conscience conduisait à la prison à l’époque). Site à cette épreuve, j’ai décidé de faire ce que je voulais ; cela a été le facteur déclencheur. . je suis venu en suisse romande pour apprendre le français et Genève était la seule ville avec une école des beaux-arts.
Dans le train en arrivant à Chexbres, devant le panorama, comme beaucoup de suisses allemand, j’ai jeté mon billet de retour. Après cette formation, j’ai trouvé un atelier à Carouge et j’ai dû exercer d’autres métiers d’appoint. Je ne suis resté que deux mois à paris où je n’étais pas à l’aise.
Ma femme était aussi bernoise et nous avons décidé de nous installer à Versoix en 1961 à cause de al scolarité de notre fille Michelle.
Je dis souvent que je suis à la retraite depuis 50 ans, faisant ce que j’aime.

Ce Christ est monté sur place par Monsieur Léon et Stéphane Banneux de la paroisse pour Pâques 1965. Lors de son transport et au passage de la douane il y eu un problème. Comme il n’y avait pas de facture les douaniers ne savaient pas quelle case noter pour cet objet. On a dû payer les frais d’importation comme œuvre d ‘art. Il est monté au sol comme une colonne de bâtiment, avec une plaque de base et quatre tirants filetés bétonnés/ scellé dans le sol. Une légende locale attribue aux Forges le fait de l’avoir construit mais il semble que ce ne soit qu’une légende.

Merci au Père Sarota pour les accès à l’édifice.