Les grandes dates de l’histoire des Forges de Clabecq ne sont pas toujours aisées à fixeret ont même parfois fait couler beaucoup d’encre.  Les ouvrages sur les Forges ont multiplié les confusions, souvent recopiées d’une publication à l’autre.  Même les documents officiels des Forges véhiculent des erreurs.  Il faudra probablement attendre l’achèvement de la thèse de doctorat de Madeleine Jacquemin pour pouvoir établir une chronologie complète et sûre de l’histoire des Forges.  En attendant, il nous a paru intéressant de proposer un essai de chronologie, susceptible d’être corrigé au fur et à mesure de l’avancement des recherches en cours. 

Si vous êtes en mesure de nous aider sur certaines dates, de corriger des erreurs, de proposer de nouvelles dates, … nous vous invitons à nous contacter au moyen des outils mis à votre disposition sur ce site.  Vous pouvez poster un commentaire directement dans le cadre situé en-dessous de l’article, ou nous envoyer un mail au moyen du formulaire sur la page d’accueil du site.  Merci d’avance pour votre collaboration. 

Prémisses

  • 1752 : Octroi par l’impératrice Marie-Thérèse autorisant le seigneur de Clabecq à reconstruire un moulin à eau pour moudre le grain sur la Sennette.

Création des Forges et Premier propriétaire : Marc Pierre Van Esschen (1781 – ????) – Moulin à battre le fer.

  • 1781 : Naissance des Forges de Clabecq.  Marc Pierre Van Esschen s’entend avec le vicomte de Flodorp, seigneur de Clabecq, pour pouvoir adjoindre au moulin à farine un moulin à battre le fer. 
  • 1786 : Autorisation donnée au Maître des Forges de maintenir en activité le moulin à battre le fer.
  • 1794 : Par une lettre du 26 juillet de Marc Pierre Van Esschen, on sait qu’on produit à Clabecq des platines, ronds, essieux et bandages pour chariots de ferme. 

Deuxièmes propriétaires : les Besme (???? – 1828) – Fonderie et Platinerie en fer. 

  • 1803 : Marc Pierre Van Esschen est cité dans un procès l’opposant à Mr Wittouck, membre du Conseil de Brabant, pour une livraison de fer fourni en 1794 pour la construction d’un moulin à Drogenbos qui n’avait jamais été payée. 
  • ca 1810 : Construction d’un haut fourneau. 
  • 1814 : Mort à Clabecq, le 15 août, de Nicolas Eloi Besme, successeur de Marc Pierre Van Esschen. 
  • ca 1814 : Arrêt du haut fourneau construit vers 1810. 
  • 1818 : Léopold Eloi Besme loue à la marquise de Roben, née Louise Philippine de Sayve, les terrains sur lesquels se trouvent les bâtiments, le moulin à battre le fer et la forge construits par sa famille.
  • 1819 : Une description signale que l’usine comprenait alors, outre le haut fourneau inactfif, un four à réverbère, 3 chaufferies, 4 makas, et une calebasserie. 
  • 1827 : Début du creusement du canal Bruxelles-Charleroi.

Troisièmes propriétaires et première Association ou Société : Léopold Eloi Besme – Edouard Guillaume Goffin – Nicolas Joseph Warocqué (1828-1838) – Société des Forges et Fonderies de Clabecq. 

  • 1828 : Association entre le Maître de Forge du moment Léopold Eloi Besme, Edouard Guillaume Goffin et Nicolas Joseph Warocqué.  Le 5 août, la Société des Forges de Clabecq est fondée pour un terme de 20 années. 
  • 1828 : Le 7 octobre , N.J. Warocqué, E.G. Goffin et L.E. Besme, achètent au marquis Jules de Sayve, chacun pour un tiers, le moulin à farine de Clabecq.
  • 1828 : Le 16 octobre, L.E. Besme et son épouse vendent à N.J. Warocqué et E.G. Goffin, deux tiers de leurs terrains et usines acquis lors de la succession de Nicolas Eloi Besme.
  • 1830 : Un plan des installation – que nous n’avons pas encore retrouvé – indiquerait l’existence à cette date d’un fourneau, de marteaux dits « makas », d’un petit laminoir à tôles, et d’une masserie.
  • 1832 : Ouverture du canal Bruxelles-Charleroi au gabarit de 70 tonnes  à la navigation. 
  • 1832 : Dès cette année, N.J. Warocqué et E.G. Goffin souhaitent se défaire des Forges, en raison des mauvais résultats de l’usine.
  • 1834 : N.J. Warocqué est désormais représenté par son fils Abel.  
  • 1834 : Le 1er novembre, le gérant des usines de Clabecq, un certain Bertrand, cède la place à P.J.L. Billard.
  • 1836 : Mise en vente des Usines de Clabecq pour sortir d’indivision.  Cette vente ne s’effectuera pas, faute d’amateur. 
  • 1838 : A partir du 1erjanvier, Abel Waroqué et E.G. Goffin sont chargés de la direction et de la gestion de la Société.
  • 1838 : Mort à Mariemont, le 25 janvier, de Nicolas Alexis Joseph Warocqué.
  • 1839 : Dissolution, le 1er janvier, de la Société. 

Deuxième Association ou Société : Edouard Guillaume Goffin – Léopold Eloi Besme (1839-1841) – Société des Forges de Clabecq.

  • 1839 : Association entre Edouard Guillaume Goffin (2/3) et Léopold Eloi Besme (1/3) pour un terme de 12 ans.
  • 1840 : Inauguration de la gare de Tubize.
  • 1841 : A daté du 30 septembre, la Société est dissoute.  Le directeur était alors Mr Dobo.  

Troisième Société : Edouard Guillaume Goffin (1841-1851) – Société des Forges et Fonderies de Clabecq.

  • 1845 : Construction d’une grande Fonderie. [source : R. MANGELINCKX]
  • 1850 : Construction d’un premier laminoir à fers. [source : R. MANGELINCKX]

Quatrième Société : Charles Henri Goffin – Josse Philippe Auguste Goffin (1851-1861) – Laminoirs, Forges et Fonderies de Clabecq.

  • 1851 : Le 1er juillet, Charles Henri et Josse Philippe achètent l’usine à leur père E.G. Goffin et leur soeur Clémence et crée une société sous la raison sociale « C. et J. Goffin » pour l’exploitation des usines de Clabecq. 
  • 1851 : Environ 300 ouvriers travaillent aux Forges.
  • 1857 : Construction de 2 trains à tôles (= premier grand laminoir à tôles). 
  • 1858 : Mort, en février, de Léopold Eloi Besme.
  • 1858 : Mort à Bruxelles, le 29 mai, d’Edouard Guillaume Goffin.
  • 1858 : Ouverture d’un chemin de fer de raccordement à la station de Tubize.
  • 1861 : Essor considérable des Forges : agrandissement des terrains, construction de maisons ouvirères, renouvellement des machines, du matériel dont les trains à fers, mise en activité d’un train à tôles fines. [source : R. MANGELINCKX]
  • 1861 : Environ 800 ouvriers travaillent aux Forges.
  • 1861 : Hubert Thomas est le chef de fabrication et Emmanuel Droeshout est le chef de la comptabilité.
  • 1861 : Mort, le 6 novembre, de Charles Henri Goffin.  Sa veuve renonce pour elle et son enfant mineur à participer à la Société. 
  • 1861 : La Société est dissoute le 31 décembre. 

Cinquième société : Josse Philippe Auguste Goffin (1862-1887) –

  • 1867 : L’usine s’étend sur une superficie de 2 ha 87 a 60 ca, tandis que le chemin de fer couvre une superficie de 82 a 29 ca. 
  • ???? : Acquisition de terrains pour agrandir l’usine.
  • ???? : Détournement de la rivière pour agrandir les cours. 
  • 1867 : Détournement du chemin de Tubize à Clabecq qui passait jusqu’alors à l’intérieur des Forges.
  • 1867 : Construction de la Noire Cité, composée de 18 maisons ouvrières contiguës. [source : R. MANGELINCKX]
  • ???? : Renouvellement presque complet des machines et du matériel des trains à fers.
  • 1870 : Emmanuel Droeshout reçoit, le 1er avril, l’administration des établissements.
  • 1882-1884 : Construction du train à tôles fortes.
  • ca 1885 : Environ 1200 ouvriers travaillent aux Forges. 
  • 1885 : Alphonse Simont devient, le 15 juillet, gestionnaire des établissements industriels de Josse Ph. A. Goffin. 
  • 1887 : Mort, le 2 septembre, de Josse Philippe Auguste Goffin.

Sixième société : Clémence de Rongé-Goffin – Josse Edouard Goffin (1887-1888) –

Septième société : S.A. Forges de Clabecq (1888-1996).

  • 1888 : Naissance, le 11 octobre, de la S.A. Forges de Clabecq.
  • 1888 : Inauguration, le 30 septembre, de la statue représentant Josse Goffin sur la place de Clabecq. 
  • 1889 : Destruction du moulin à moudre le grain.
  • 1901 : Arrivée à Clabecq d’Eugène Germeau, probablement premier ingénieur civil (ULg) aux Forges.
  • 1906-1907 : Rapports remis au CA (par E. Germeau?) pour démontrerla nécessité de créer une aciérie. 
  • 1908: Décision de construire Hauts-Fourneaux, centrale, aciérie Thomas, laminoirs est prise.
  • 1909 : Construction d’une nouvelle usine sur le territoire de Tubize et de Clabecq sous l’impulsion d’Eugène Germeau. 
  • 1910 : Mise à feu, en novembre, du HF1. 
  • 1911 : Mise en marche officielle, le 1er janvier, de la nouvelle usine. 
  • 1911: Mise à feu, en novembre, du HF2.
  • 1912 : Les Forges de Clabecq participent à la construction d’une cokerie à Vilvoorde. 
  • 1913 : Mise en service, en décembre, de la cokerie de Vilvoorde.
  • 1914-1918 : Première Guerre Mondiale – nombreux dégâts occasionnés à l’usine.
  • 1920 : Redémarage des installations de Clabecq endommagées par la Première Guerre Mondiale.  L’usine emploie alors 1842 personnes. 
  • 1923 : Arrivée, le 16 août, d’Emile Dessy, Ingénieur Civil métallurgiste (FPMS)
  • 1925 : Mise à feu, en août, du HF3.
  • 1929 : Arrivée, le 15 avril, de Robort Monard, Ingénieur Civil métallurgiste (FPMS)
  • 1929 : Mise à feu, en septembre, du HF4.
  • 1929 : Les Forges de Clabecq emploient 1599 personnes.
  • 1935 : Desctruction des vestiges du vieux moulin à battre le fer édifié en 1781.
  • 1936 : Construction de la Tréfilerie (Production : 5000 T./mois).
  • 1936 : Les Forges de Clabecq emploient 1744 personnes.
  • 1939 : Décès, le 12 décembre, d’Eugène Germeau.
  • 1940-1945 : Seconde Guerre mondiale.  Activité très réduite, difficultés d’approvisionnement. 
  • 1956 : Mise à feu, en juillet, du HF5.
  • 1959 : Les Forges de Clabecq emploient 3315 personnes.
  • 1959 ou 1960 ? : Début de la construction de la nouvelle usine d’Ittre.
  • 1959 : Construction du concassage-criblage des minerais et démarrage fin de l’année. 
  • 1960 : Démarrage, en janvier, du four d’agglomération.
  • 1960 : Annonce, en mars, de la mise en marche d’un mélangeur de 1000 tonnes à l’aciérie Thomas.
  • 1960 : Mise en service, en avril, d’un 6e convertisseur Thomas.
  • 1960 : Annonce au CA du 13 octobre de la décision de construire une aciérie LDAC et un laminoir à tôles quarto réversible.
  • 1960 : En hiver, première grève à Clabecq.
  • 1961 : Démarrage, le 17 février, d’une nouvelle batterie de fours à la cockerie de Vilvoorde.
  • 1961 : Intention, formulée au CA du 12 octobre, de construire un HF6.  Idée ensuite provisoirement abandonnée. 
  • 1964 : La nouvelle usine d’Ittre est mise en service. 
  • 1964 : Démarrage, en fin d’année, du four Smidth n° 2 à l’agglomération.
  • 1964 : Les Forges de Clabecq emploient 3988 personnes.
  • 1968 : Intention, ensuite reportée, d’arrêter la Cockerie de Vilvoorde suite à l’arrive sur le marché du gaz naturel. 
  • 1969 : Mise en route de l’installation de pelletisation.
  • 1969 : Arrêt, en août, de l’Aciérie Thomas à Clabecq. 
  • 1971 : Installation d’un train finisseur à tôles aux Forges de Clabecq.
  • 1971 : Grève des « jeunes » aux Forges de Clabecq pour obtenir congé le samedi après-midi.
  • 1972 : Mise à feu, le 20 novembre, du HF6.
  • 1972 : Les Forges de Clabecq emploient 4852 personnes. 
  • 1974 : Construction d’une ligne de coulée continue à l’Aciérie de Clabecq. 
  • 1974 : Les Forges de Clabecq emploient 5604 personnes. 
  • 1975 : Transformation de la pelletisation pour améliorer aa productivité et son prix de revient.   
  • 1975 : Arrêt, le 13 décembre, du laminoir « trio ». 
  • 1976 ou 1977 [?] : Construction d’une seconde ligne de coulée continue à Clabecq.
  • 1977 : Les Forges de Clabecq emploient 5324 personnes. 
  • 1977 : Arrêt, en octobre, des trains à produits longs Blooming 300, 550, 700 et 750 aux Forges de Clabecq. 
  • 1978 : Mise en service de la 2e ligne de coulée continue.  Clabecq 1ère usine belge 100% coulée continue. 
  • 1979 : Les Forges de Clabecq emploient 4347 personnes. 
  • 1979 : Manifestation des Carrières de Quenast et des Forges de Clabecq avec les Soieries de Fabelta où il y a des menaces de fermeture. 
  • 1980 : Clabecq s’équipe d’une installation de désulfuration de la fonte et de mise à nuance de l’acier en poche.
  • 1981, Décès, le 2 juillet, d’Emile Dessy. 
  • 1982 : Installation de grenaillage et de mise en peinture des tôles à Clabecq.
  • 1984 : Aux laminoirs de Clabecq, installation d’une unité de refroidissement des tôles et d’une chaudière de récupération de la chaleur. 
  • 1984 : Les Forges de Clabecq emploient 3969 personnes. 
  • 1986 : Fermeture, le 3 juillet, de la cokerie de Vilvoorde.
  • 1987 : Installation d’un modèle mathématique de pilotage des laminoirs à Clabecq.
  • 1988 : Centenaire de la S.A. Forges de Clabecq.
  • 1988 : Les Forges de Clabecq emploient 2240 ouvriers, 334 employés et 112 cadres. 
  • 1990 : Mise en service d’un système de broyage et d’injection de charbon à l’usine de Clabecq.
  • 1990 : Les Forges de Clabecq emploient 2197 personnes. 
  • 1991 : Le Haut Fourneau n° 6 est équipé d’un aspirateur de récupération des fumées. 
  • 1991 : Redémarrage du HF6 après un arrêt de 104 jours pour reconditionement complet en vue de la production de fonte hémtatite
  • 1992 : Grève de 5 semaines aux Forges de Clabecq.
  • 1996 : La S.A. Forges de Clabecq est déclarée en faillite le 1er novembre.
  • 1997 : Le Tribunal de Commerce de Nivelles prononce la faillite de la S.A. Forges de Clabecq le 3 janvier, mais ordonne la poursuite des activités sous curatelle.  Il restait 1374 ouvriers, 316 employés et 80 cadres. 

Curatelle

  • 1997 : La curatelle licence le 13 janvier tout le personnel des Forges de Clabecq.  Le maintient de l’outil est décrété par le Tribunal de commerce.  La curatelle occupe 155 personnes pour le maintien de l’outil. 

Huitième société : S.A. Duferco-Clabecq (1997-…)

  •  1997 : Constitution, le 6 ou le 11 août selon les sources, de la S.A. Duferco-Clabecq.
  • 1997 : Signature, le 25 novembre, de l’acte d’achat des Forges de Clabecq.
  • 1998 : Remise en route de l’usine avec 650 personnes. 
  • 1998 : Remise en route, le 19 janvier, du Haut Fourneau n° 6.
  • 1998 : Redémarrage, le 22 janvier, de l’Aciérie.
  • 1998 : Redémarrage, le 2 février, du laminoir. 
  • 2001 : Arrêt définitif, le 31 décembre, du Haut Fourneau et de l’Aciérie.  Seuls sont maintenus le laminoir et quelques services annexes.

Les principales sources utilisées pour cette chronologie sont :

Jean-Louis VAN BELLE, Le 8 novembre 1781 naissaient les Forges de Clabecq, Louvain-la-Neuve, 1982.

Forges de Clabecq ou l’art de battre le fer, s.d. [1988].

Madeleine JACQUEMIN, Les Sociétés des Forges de Clabecq, dans Annales du Cercle d’Histoire Enghien-Brabant, t. 4, 2003, pp. 133-172.

Passeurs de mémoire. Reflets d’une mémoire ouvrière de l’Ouest du Brabant wallon, Court-Saint-Etienne, 2006. 

Ainsi que les recherches personnelles et encore inédites de Madeleine Jacquemin, Luc Delporte et Claude Brohée.